D’une maladie auto-immune à l’apprentissage de la santé…

« J’aimerais parler de mon histoire personnelle autour de ma maladie et de mon rapport à la santé, car elle prend tout son sens pour la personne que je suis et ce que j’ai envie de transmettre aujourd’hui.

Je vais commencer mon histoire en parlant de mes racines, de mes débuts sur ce chemin de vie.

Dès mon plus jeune âge, mes parents m’ont fait découvrir la nature sous toutes ses formes… Au travers d’escapades en forêt et en montagne dans la vallée du Mont Blanc, mais aussi dans notre quotidien grâce aux récoltes du jardin et la cuisine maison.

La société de consommation était bien présente autour de nous mais nous n’en faisions pas vraiment partie, nous préférions la qualité à la quantité. Voilà les premières convictions qui m’ont été inculquées.

A 18 ans, je me lance dans la vie professionnelle : je suis passionnée de cuisine et débute un apprentissage. En parallèle je prends le temps de vivre une vie étudiante ; ma vie sociale est riche et bien remplie. J’aime ce que je fais, j’aime ce que j’apprends.

Mais dès les débuts j’apprends à prendre sur moi, à travailler dur, à manger vite et dormir peu. C’est un métier passionnant et qui demande beaucoup de rigueur. Mais je découvre aussi un monde où la tension est constante, où la rudesse est normale et continuelle. Un monde paradoxal, dans lequel on nous apprend à cuisiner l’excellence tout en se nourrissant trop peu et très mal. Je rencontre alors des moments de stress à répétition et apprends à les vivre quotidiennement.

Quelques mois plus tard, dans cette vie où tout va très vite, je suis obligée de m’arrêter : j’ai de fortes douleurs qui ne passent pas et qui finissent par m’immobiliser. Du jour au lendemain je n’arrive à tenir mon poste de cuisinière qu’en pointillé et je sors de moins en moins. Le diagnostic est posé un an plus tard : j’ai une maladie auto-immune qu’on appelle spondylarthrite ankylosante.

Sur les premiers temps de la maladie, je prends beaucoup de traitements. Cela contribue à me remettre debout, à reprendre le travail, à ressortir et à revivre normalement. Mais au fond de moi, je me sens complètement changée et différente. J’ai pris conscience dans mon corps que nous n’étions pas immortels, que la vie est précieuse et qu’il faut en prendre soin, et donc prendre soin de soi.

Cette période difficile me permet de me recentrer sur moi-même, je suis accompagnée tout particulièrement par ma mère durant ce temps d’incompréhension, son soutien m’aide à aller chercher au fond de moi des questions, des réponses. Sa présence me donne le courage de comprendre et d’avancer.

Cette première prise de conscience est accompagnée de belles rencontres. On m’apprend à travers les médecines douces, à écouter mon corps, à le regarder et à le laisser parler. On m’explique l’importance de la vitalité dans un corps malade.

J’apprends alors différentes techniques pour me revitaliser :

• dans le repos avec la méditation et le jeûne,
• dans le mouvement avec le renforcement musculaire et les étirements,
• dans l’alimentation avec la nourriture naturelle, végétale et vivante.

J’aime passer tout ce temps à apprendre sur moi, sur mes sensations et sur mon corps. Toutes ces expériences m’enrichissent, je retrouve alors une belle vitalité puis petit à petit j’arrive à réduire mes traitements et je vois mes symptômes diminuer.

Durant toute cette période, je m’intéresse aux facultés que la nourriture a sur notre corps, combien ce que nous consommons a un impact essentiel sur notre santé. Je le sais déjà car on me l’a appris depuis toujours, mais aujourd’hui cela prend tout son sens.

Moi qui aime tant cuisiner, je découvre le potentiel de la cuisine végétale, naturelle et vivante, je m’émerveille de voir ce qu’on est capable de faire avec un légume, une graine ou un fruit… Le goût, les couleurs, la santé, tout y est et ça me plaît.

Je continue à faire mon chemin et j’avance à mon rythme, je crois profondément en l’énergie qu’il y a en chacun de nous et au potentiel de régénération de notre corps.

Aujourd’hui, j’ai pour vocation de faire découvrir à travers mon expérience personnelle ce que j’ai appris et je suis heureuse de pouvoir le transmettre dans ma cuisine. »